Les observatoires de l’automne

Cet automne, j’ai passé deux semaines en observatoire : au Pic du Midi (dans les Pyrénées) et à St-Véran (dans les Alpes). Chaque observatoire est installé au sommet d’une montagne approchant les 3000m d’altitude, mais alors que le premier est un observatoire assez grand pour accueillir une large zone touristique accessible en téléphérique, le second est encore un lieu sauvage difficile d’accès, où la bande d’amis qui partagent la passion de l’astronomie compense le côté spartiate.


Ma rencontre avec le Pic du Midi se limitait jusqu’alors à l’aire d’autoroute qui en porte nom, sur la route des vacances au Pays Basque. Je n’ai donc pas hésité un instant à accepter l’invitation à me participer à une semaine de mission, en septembre. L’objectif était d’utiliser le télescope T60, attribué aux astronomes amateurs via l’association AT60, pour réaliser de la photométrie (mesure des variations de luminosité) d’astéroïdes et de transits d’exoplanètes. Bien qu’ayant assisté mes camarades sur ces objectifs, je me suis principalement concentré sur la réalisation de photos, avec ma lunette.
Le plus gros soucis a été le vent : plusieurs soirées ont été perdues par des rafales à 100km/h ! Je n’ai donc pu faire qu’une seule image, de la Galaxie du Triangle (M33). Le vent n’empêchait par contre pas la réalisation de time-lapse, finalement mon meilleur résultat de cette mission.

Nuits de Bigorre

L’ouverture au tourisme de l’observatoire le fait bourdonner pendant les beaux jours ; le soir l’astronomie reprend sa place. Un des plaisirs d’une telle mission est le sentiment d’être privilégié : on circule avec peu de limitations dans l’observatoire, on est bien accueilli par les opérateurs de coupole pour faire des visites privées (ou apéro !), on présente notre instrument et ce qu’on en fait, …

Galaxie du Triangle

Un mois après, mêmes ambitions, mais cette fois à l’observatoire du Pic de Château-Renard (St-Véran). Là j’ai pu mettre ma lunette sous coupole, seuls les nuages ont gâché quelques nuits, les résultats sont bien meilleurs. Une nuit a été passée sur une cible assez simple pour être sûr d’avoir un résultat, la nébuleuse Pacman ; deux autres nuits ont été dédiées à une cible bien plus discrète, tellement qu’elle n’a pas de nom usuel : je l’ai baptisée Nébuleuse de l’Éléphant, mais le Rhinocéros est aussi accepté. Passer deux nuits sur le même objet m’ont permis de battre mon record de temps de pose, précédemment établi au même endroit à 7h, pour atteindre les 16h30 !